Epidémie de danse de 1518
Dans la chaleur du 14 juillet 1518, Frau Troffea sortit dans la rue et se mit à danser. Epuisée et trempée de sueur, elle continua à danser pendant une semaine sans pouvoir s’arrêter. L’anecdote individuelle devint un fait médico-historique collectif : jusqu’à la fin du mois d’août, un chroniqueur dénombra 400 habitants, hommes, femmes, enfants, ayant succombé à une manie similaire.
Loin d’être un épisode joyeux, cette épidémie provoqua la mort de nombre de danseurs, par épuisement ou déshydratation, à une époque de misère économique, de corruption généralisée et de superstition pesante. Transe collective, pathologies neurologiques, empoisonnement, effet nocebo… Les hypothèses de l’origine de cette « peste dansante » sont nombreuses mais peinent à expliquer l’émergence d’une véritable « folie de la contagion ».
Trois chercheurs de l’Université de Strasbourg reviennent sur cet épisode singulier :
Antoine Follain est professeur d'histoire moderne à l’unité de recherche "Arts, Civilisation et Histoire de l'Europe", spécialiste de l'histoire rurale, de la Justice et de la criminalité aux XVIème et XVIIème siècles ;
Julie Clauss est docteur en médecine et psychiatrie, Chef de Clinique des Universités – Assistante des Hôpitaux aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, chercheur associé du Département d'Histoire des Sciences de la Vie et de la Santé (DHVS).
Iris Chabrier-Trinkler est Maître de Conférences et chercheuse en neuropsychologie au sein de l’unité de recherche "Sport et Sciences Sociales" ; elle est spécialiste des troubles de la reconnaissance des émotions dans la maladie de Huntington
En complément aux discussions, le chorégraphe Philippe Chéhère, qui explore les manies dansantes avec son groupe "Huntington et Danse", apportera une vision artistique du phénomène.
Tous apporteront une interprétation des événements de l’été 1518 sous l’angle de leur discipline, dans une discussion croisée animée par Hervé Javelot, praticien hospitalier à l'Etablissement Public de Santé Alsace Nord.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.