[Journée d'étude] La voix des patients-partenaires. Co-construire un projet d’information et de formation sur le poids et le surpoids en QPV

16 Nov 2018
10h 17h

Journées d'étude n° 3. Projet Surpoids et précarité.

Journée d’étude N°3

La voix des patients-partenaires. Co-construire un projet d’information et de formation sur le poids et le surpoids en QPV

Contrat de ville Eurométropole 2016-2020

16 novembre 2018 à l’Université de Strasbourg (10h00-16h15)

Salle 209,  Forum, Faculté de Médecine, 4 rue Kirschleger

En visioconférence avec le DMG et le département SHS de la faculté de médecine de Montpellier.

UMR 7363 SAGE, DMG Faculté de médecine et EA 1342 « Sport et sciences sociales », Faculté des sciences du sport,

Organisateurs : Dr. Catherine Jung, Prof. Christian Bonah, Dr. Lea Charton, Dr. Yannick Barnier, Prof. William Gasparini, Dr. Sandrine Knobé,

Problème public, l’obésité est devenue dans les dernières années l’un des principaux enjeux de santé publique en France, avec près de la moitié de sa population concernée par un excès de poids. Toutes les enquêtes montrent que le taux d’obésité est inversement proportionnel au niveau socio-économique et ce de manière encore plus marquée chez les femmes. Sur ce sujet, les inégalités sociales de santé s’observent surtout dans certains quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). La distribution des différentes corpulences dans l’espace social, loin d’être aléatoire ou uniquement héréditaire, est liée aux conditions de vie : ceux qui occupent les positions sociales les plus précaires ont toutes les chances d’avoir un corps plus éloigné du « corps légitime ». L’écart entre le corps qui « est » et le corps qui « devrait être » augmente à mesure que l’on va dans les QPV. Au-delà du fait sanitaire, le problème public de l‘obésité ou de la sédentarité renvoie également à une définition sociale et morale du « bon poids » ou de la bonne apparence physique.

Notre projet de recherche-action interroge les déterminants sociaux et territoriaux de l’obésité et le rapport au surpoids des patients adultes vivant en milieu précaire dans un QPV. Il propose de ne pas limiter les facteurs de la production sociale du poids corporel à la dimension évidente des habitudes alimentaires ou de la pratique physique/sportive mais de traiter ces deux dimensions comme des éléments d’un système global de pratiques et de croyances qui s’autoalimentent et définissent le style de vie d’un groupe.           Au-delà des seules conditions sociales d’existence, les goûts sociaux et culturels contribuent à façonner le corps physique et le rapport à l’activité physique. Nous privilégions ainsi une approche relationnelle du (sur)poids mais également du rapport au corps qui se manifeste dans le soin, l’entretien du corps, l’alimentation, l’activité physique, la transmission familiale des « habitudes » physiques…

Pour répondre à ce questionnement, deux études de cas sont menées en parallèles sur le quartier du Neuhof (QPV) avec depuis 2018 une étude parallèle dans des QPV à Montpellier :

- l’analyse qualitative de la manière dont les patients vivent leur pathologie en situation précaire. Les résultats permettront d’élaborer de nouvelles stratégies éducatives « d’agir ensemble » pour leur prise en charge avec les professionnels en santé et de former certains patients précaires des QPV pour devenir des patients-partenaires de l’éducation et du soin ainsi que des patients-formateurs

- l’analyse qualitative des facteurs incitatifs ou dissuasifs qui conduisent ou non des personnes résidant dans les quartiers populaires (famille, enfants, patients, précaires…) à « entrer » en activité physique et leur modalité de pratique (dans un cadre organisé ou non, seul, en famille, avec les enfants, entre pairs, avec un professionnel de santé…). Les trajectoires sociales, carrières de malade mais également les formes de socialisation des enfants à l’activité physique expliquent le rapport aux dispositifs d’action de santé publique par le sport.

Après une 1ère journée d’étude consacrée à la présentation et à la discussion d’un travail de synthèse (dans le cadre d’une thèse de médecine générale) sur les résultats récents de l’épidémiologie sociale et de la sociologie quantitative sur la relation surpoids et précarité, une 2ème journée sur le lien entre le surpoids et l’activité physique pour des personnes en situation de précarité, cette 3e journée d’études interrogera l’expérience vécue du poids et du surpoids par les habitants et les patients-citoyens des quartiers ainsi que leur rapport aux actions de sensibilisation et de prise en charge du surpoids. Partant de ces interrogations, cette journée proposera d’entendre la voix des personnes directement concernées, de discuter les premiers résultats récents des recherches doctorales menées et d’articuler les travaux désormais engagés à Strasbourg et à Montpellier sur le lien entre le (sur)poids et la vie et les consultations en QPV, en présence de représentants des QPV.

 

Participants extérieurs :

2 patient(e)s-citoyens des QPV de Strasbourg et de Montpellier

2 patient(e)s-citoyens experts

Camille Boubal, docteure en sociologie, Centre de sociologie des organisations, Science Po Paris.

Participants du projet :

Membres du DMG, Faculté de médecine de Strasbourg, étudiants en TCEM-DMG, membres des laboratoires SAGE (UMR 7363) et « Sport et sciences sociales » (E3S- EA 1342).

Etudiants en Master Activité Physique Adaptée et Santé (Faculté des sciences du sport) et internes en médecine.

Membres du DMG et du Département de SHS, Faculté de médecine de Montpellier, étudiants en TCEM-DMG.

 

Fonctionnement

Centrée sur l’éducation thérapeutique par le terrain, cette 3ème journée d’études consiste en une prise de parole, présentation et discussion de projets de (in)formation sur le (sur)poids.

 

Programme

9h30 Accueil

10h-10h30 Ouverture par Dr. Alexandre Feltz, Adjoint au Maire, Communauté urbaine de Strasbourg et Introduction par les responsables du programme

10h30-11h15 Laurent Vaudevire : Revue bibliographique SHS sur la question du surpoids, de la précarité et
         de l’éducation à la santé. Un point d’étape de ma thèse.

11h15-12h00 Nabila Chagaar (Strasbourg) : (In)former la population sur (le) poids : Qui, quoi, comment ?

12h00 – 12h30 Commentaire : William Gasparini et Sandrine Knobé, E3S Strasbourg et Discussion

12h30 – 14h00 Repas sur place

14h00-14h45 Internes Médecine générale  (Strasbourg) : Observations et retour de travail de terrain :

            (In)former la population sur (le) poids au quartier du Neuhof
14h45-15h30 Monsieur Francis Maffre (Montpellier) : Tenir compte des demandes et attentes citoyennes
15h30-16h15 Commentaire : Camille Boubal , CSO Paris et Discussion
 
16h15 -17h15 : Comité de suivi du projet : Recherche action sur l’obésité dans les QPV : évaluer les actions publiques et agir ensemble. Education thérapeutique et prévention par l’activité physique.

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