[Visite] Journées Européennes du Patrimoine 2021 : plus de 600 visiteurs à l'Institut d'Anatomie Pathologique !

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Le DHVS a participé aux Journées Européennes du Patrimoine qui ont eu lieu les 18 et 19 septembre 2021.

Coordonnée par Déborah Dubald et Tricia Close-Koenig, l’organisation de ces journées a également été permise par le soutien du Jardin des Sciences et notamment de Delphine Issenmann, par l’engagement de plusieurs membres du département : Laurène Assailly, Christian Bonah, Celia Miralles, Martin Vailly, Frédéric Vagneron, Alexis Zimmer, et par le travail de deux masterantes en histoire des sciences à l'Université de Strasbourg, Mathilde Bouilleaux et Fanny Mahler.

Grâce à leur mobilisation, plus de 600 personnes ont pu visiter l’amphithéâtre d’anatomie pathologique, un lieu patrimonial, témoins de pratiques médicales et d’enseignement du passé. Confronté à un espace désormais dénudé de ces instruments, objets et surtout de ces acteurs (étudiant·es, enseignant·es, préparateur·ices), le public a pu apprécier le dispositif matériel en lui-même, le bâtiment, l’amphithéâtre et les salles attenantes, les différents matériaux qui les composent.

L’amphithéâtre est créé avec le bâtiment dans les années 1870.  Dans le cadre du projet d’une nouvelle Faculté de Médecine décidé par les autorités allemandes, l’Institut d’Anatomie, composée de l’Anatomie normale (ou Anatomie) et de l’Anatomie Pathologique (Pathologie), est une pièce centrale du projet architectural et scientifique qui doit servir de vitrine à l’excellence scientifique allemande.

Mais l’amphithéâtre d'aujourd'hui porte les marques du temps et des transformations, des changements de régimes, des projets d'assainissement et de modernisation ou, plus simplement, d’adaptation à des pratiques qui ont changées. Si le bois du plancher est d’origine (années 1870), les rambardes ont été renforcées, les peintures rénovées, le carrelage ajouté. L’éclairage aussi a changé. Autrefois centrée sur la table de dissection, vers laquelle les regards étaient dirigés, la lumière est désormais tournée vers l’exposition photographique qui orne les murs de ce lieu chargé d’histoire. Loin d’être anodine, cette transformation matérialise une nouvelle strate dans l’histoire de l’amphithéâtre, celle de l’espace muséal.

Depuis 2017, la salle de l’amphithéâtre accueille en effet le travail photographique de Pierre Filliquet, réalisé avec le concours de Christian Bonah et de Sophie Kimenau. L’œuvre de Pierre Filliquet résonne avec force dans ce lieu: il cherche à saisir l’histoire de l’hôpital par ses espaces, mais aussi par la façon dont les pratiques sociales et humaines fabriquent cet espace hospitalo-universitaire. Cette exposition, qui propose une sorte d’autopsie de l’hôpital, déployée dans une pièce anciennement destinée à l’autopsie des corps, produit une mise en abyme qui été particulièrement bien reçue par le public.

Cet événement s’inscrit dans un programme de valorisation du patrimoine de l’ancien institut d’anatomie pathologique qui s’inscrit dans la continuité d’initiatives passées, notamment la réalisation de l'application de découverte du patrimoine de l’hôpital, Strasbourg, l'Université dans la ville (Apple, Windows, Google) par Tricia Koenig, Solène Lellinger et  Anne Rasmussen. Un programme de recherche sur les collections scientifiques et médicales est actuellement en cours de développement et une participation à la Nuit des Musées est envisagée pour le printemps 2022.

Pour en savoir plus :

Pierre Filliquet et Christian Bonah, Autopsie, 2008

Pierre Filliquet et Christian Bonah, Silence Hôpital, 2017.

Tricia Close-Koenig, Betwixt and between. Production and commodification of knowledge in a medical school pathological anatomy laboratory in Strasbourg (mid-19th century to 1939), Doctoral thesis, Strasbourg, Université de Strasbourg, 2011.

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