Exposition du 6 novembre au 25 novembre 2017 de 16h00 à 19h00
ou sur rendez vous au 03 68 85 40 78
Vernissage le 6 novembre à 18H30
Le livre et l’exposition se proposent de constituer une vue d’ensemble rendant compte du patrimoine architectural de la Faculté de médecine et des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Les images n’ont pas vocation à être un inventaire exhaustif uniquement documentaire mais elles essayent d’appréhender le centre hospitalo-universitaire comme un espace conditionné par la pratique humaine, de montrer de façon la plus complète possible par un regard d’auteur l’histoire de la faculté et des hôpitaux à travers des lieux symboliques et importants (bâtiments, amphithéâtres, musées, bibliothèques...). La série d’images que proposent le livre et l’exposition est la création d’un dialogue architectural à travers les époques.
Le lieu de l’exposition, habituellement fermé au public, est lui aussi un témoin rare du passé de la Faculté de médecine de Strasbourg.
Amphithéâtre d’anatomie pathologique
DHVS, Institut d'anatomie pathologique, Hôpital civil de Strasbourg
Intentions
« Les hôpitaux sont en quelque sorte la mesure de la civilisation d’un peuple » affirmait à la veille de la Révolution française Jacques Tenon, célèbre chirurgien chargé par le roi d’un mémoire sur les hôpitaux de Paris. Etablir une relation entre hôpital et degré de civilisation – que celle-ci renvoie au progrès, à l’humanisation ou à l’adoucissement des mœurs –, c’est souligner que l’histoire de l’hôpital engage, au-delà d’une institution, les valeurs sur lesquelles elle est fondée, les utopies et les projets politiques qu’elle a véhiculés, les représentations qu’une société se fait de la souffrance, des soins, de la prise en charge des malades, de la recherche de thérapeutiques nouvelles et les façons dont la collectivité pense le lien social. Au XIXe et du XXe siècle l’hôpital devient à la fois lieu de soin et de prise en charge et creuset de la formation et de la recherche médicale. Cette évolution se concrétise en France en 1958 par la création des Centres hospitalo-universitaires, CHU. Elle se traduit par un ordonnancement des lieux - dont rend compte une architecture qui souvent rapproche l’hôpital de la ville et des facultés de médecine.
Un centre hospitalo-universitaire recèle bien des endroits reclus et loin des regards publics. Ce sont ces espaces qu’investit le photographe Pierre Filliquet. Il y pose un regard à la recherche de la médecine et de l’acte de soigner d’hier et d’aujourd’hui. Un regard attentif et incisif qui témoigne de la charge humaine et émotionnelle de ce qu’on peut dénommer les cathédrales modernes de la souffrance. Un regard qui excède les mots et la description pour faire voir. Silence hôpital.
Le travail de Pierre Filliquet se construit à partir d’une interrogation sur l’espace. Un espace conditionné par la pratique humaine, ici celle de connaître la maladie et de soigner. Mais ce même espace, jusque dans ses moindres détails, nous parle de la cohabitation de la vie et de la souffrance humaine en son sein.
C’est un espace qui contraint et qui structure. Un espace d’investigation sécrète et d’exposition professionnelle du corps en souffrance. Un espace d’initiation pour les médecins. Un espace de fragilité et de malaise. Voir ce qui humanise « les machines à guérir » et qui résiste.
Au final, ce livre propose un regard croisé, artistique, anthropologique et médical, sur un lieu commun et pourtant méconnu. Il constitue en quelque sorte un dialogue autour de l’idée que soigner est depuis l’antiquité un art et une technique exigeante et dont la finalité ne peut être que l’assistance à autrui.
Christian Bonah
Silence Hôpital
Regard sur la vie d’un centre hospitalo-universitaire au XXe siècle
Auteurs : Christian Bonah, Pierre Filliquet, Anne Rasmussen, Jean-Marc Mouillie, Janina Kehr
Photographies : Pierre Filliquet
Coordination éditoriale - relecture : Laure Lane
Graphisme : Philippe Millot
Textes français-anglais (traduction Charles Penwarden)
Tome textes : 130 pages
Tome images : 130 pages